Fin du nucléaire au Japon : les enjeux

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C’est aujourd’hui que la dernière centrale nucléaire du Japon ferme. Cette situation inédite est une conséquence directe de la catastrophe de Fukushima de mars 2011 : les différentes centrales nucléaires ont été en effet depuis peu à peu fermées. Le problème est l’énorme pénurie d’énergie provoquée par cet arrêt du nucléaire qui représentait avant Fukushima autour de 30% de l’énergie du Japon.

Jusqu’à maintenant, pour faire face à cette pénurie d’énergie d’origine nucléaire, les autorités japonaises ont lancé des appels aux économies d’énergie (les Japonais ont été ainsi incités à diminuer l’usage des climatiseurs l’été dernier et l’usage des chauffages l’hiver dernier) et importé beaucoup plus d’énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole …). Problème : ces importations massives d’énergie ont déséquilibré la balance commerciale. Sans parler de la facture écologique catastrophique. Pour ces raisons, le gouvernement japonais espère redémarrer progressivement au moins une partie des centrales nucléaires. Mais ce projet soulève de fortes oppositions et il est de toute façon quasi-impossible que tout le parc nucléaire redémarre.

D’où un intérêt accru vers de nouvelles énergies jusqu’à maintenant peu ou pas exploitées.

Ainsi, la nature volcanique et sismique du pays, si elle rend l’exploitation de l’énergie nucléaire dangereuse, fournit aussi un  potentiel important d’énergie géothermique. La géothermie ne fournit actuellement que 0,2 % de l’énergie du Japon mais d’après des études du National Institute of Advanced Industrial Science and Technology (AIST), elle pourrait représenter 23 000 mégawatts de puissance électrique ce qui en ferait une alternative très sérieuse à l’énergie nucléaire. Problème : les principales sources d’énergie géothermique sont situées dans des zones naturelles protégées. C’est pourquoi le gouvernement japonais  a annoncé en mars dernier qu’il procéderait à des forages dits « en diagonale » en dehors de ces zones.

Autre énergie alternative au nucléaire : le solaire. Ainsi, en avril dernier, un groupe d’ entreprises japonaises (Kyocera, IHI, Mizuho) a présenté un nouveau projet de centrale photovoltaïque dont la construction devrait démarrer en juillet de cette année.

Autre énergie renouvelable alternative intéressante : l’éolien. En mars dernier, un autre groupe d’entreprises japonaises (Mitsubishi, Nippon Steel, Hitachi …) avait ainsi annoncé la construction d’un vaste parc d’éoliennes flottantes au large de la préfecture de Fukushima qui devrait pouvoir fournir 16 000 mégawatts.

Ces différents projets peuvent être l’amorce d’une nouvelle politique énergétique du Japon. Bien sûr, rien ne garantit que le solaire, l’éolien et la géothermie pourront remplacer le nucléaire mais ces différentes énergies, jusqu’à maintenant sous-exploitées, pourront au moins diminuer la part et du nucléaire et des énergies fossiles traditionnelles.

Ceci fait du Japon un pays un peu laboratoire dans le monde pour le développement des énergies renouvelable . Mais l’enjeu concerne d’abord le Japon : le savoir-faire technologique japonais pourrait en effet permettre au Japon de devenir un leader dans le domaine des énergies vertes, ce qui permettrait à l’industrie de se reconvertir dans d’autres secteurs que ceux de l’électronique grand public où le Japon est  maintenant assez nettement concurrencé par Taïwan et par la Corée du Sud.

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