Live Japon : quand le smartphone s’attaque à la peau et aux bourrelets

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Jeudi 29 novembre, le groupe japonais Fujjitsu avait convoqué à Tokyo un mannequin et des journalistes pour présenter « hada memory » (mémoire de la peau), une application de dermatologie pour téléphone sous Android, adossée à un service sur serveur (cloud computing).

Sur la base d’un cliché de la pommette, de la joue, ou de toute autre partie de l’épiderme du visage, l’application convertit le fichier en image noir et blanc ou dégradé de gris pour repérer, mesurer et compter les taches ou pores trop apparents, et analyser la couleur de la peau (luminosité, rougeurs et les tendances jaunâtres). Transformées en chiffres, ces informations sont stockées dans une base de données gérée par Fujitsu.

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« En effectuant ces tests quotidiennement, on voit réellement les changements entre le matin et le soir, lorsque l’on est fatigué ou reposé, et c’est très intéressant », assure une directrice de Fujitsu à l’origine du programme. Pour que le logiciel fasse bien son travail, la photo de la peau doit être prise en plaquant sur une partie du visage un petit carton qui sert de référence pour la taille et les couleurs (balance des blancs). Troué et portant un nuancier de teintes, il laisse apparaître une zone de peau bien calibrée pour l’analyse.

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« L’intérêt de cette application est de pouvoir comparer l’évolution sur une période de temps et de détecter aussi les modifications pour en trouver les causes, par exemple le manque de sommeil« , précise un des concepteurs, Hayuru Ito. Les Japonaises et autres asiatiques envient les peaux blanches et utilisent des lotions spéciales éclaircissantes dont il est difficile d’évaluer précisément l’efficacité, ce qu’en théorie permet ce service.

Il serait cependant logique et plus commode de prendre la photo avec la caméra frontale du smartphone au lieu de se contorsionner devant un miroir en tenant l’appareil d’une main et le nuancier référentiel de l’autre, mais la plupart des caméras avant n’ont pas une résolution suffisante, laquelle doit être au moins de 4 millions de pixels.

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Pourquoi Fujitsu, dont le métier est plutôt de fabriquer des ordinateurs et serveurs, ou de proposer des services d’administration de réseau aux entreprises, s’est elle lancée dans le développement d’une telle application ? Réponse d’une responsable:«  le coeur de notre activité est certes d’offrir des prestations informatiques aux professionnels, mais nous voulons aussi contribuer à rendre la vie plus facile grâce aux nouvelles technologies et cela passe par des services aux particuliers. Grâce à l’évolution des smartphones, il est devenu très simple d’accumuler des données sur les activités des individus et de les stocker sur un serveur. De ce fait, nous avons pensé que nous pourrions peut-être apporter un plus aux services de soins et beauté dont on dit qu’ils représentent au Japon un marché de quelque 4 000 milliards de yens (40 milliards d’euros). » CQFD.

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Ce service « hada memory » sera proposé d’abord au Japon, à l’étranger ensuite, non pas directement par Fujitsu mais via des sociétés de cosmétiques, des instituts de beauté ou des magazines féminins. Fujitsu se contentera de traiter et stocker les données recueillies, laissant aux prestataires clients le soin de concevoir l’interface de l’application. Un fabricant de cosmetiques ou autre entreprise qui souhaiterait proposer le service devra concevoir à ses couleurs l’interface graphique de l’application, l’offrir en téléchargement, distribuer le nuancier de référence(via des magazines, dans les boutiques de produits de soins, par voie postale) et promouvoir le tout. Pour le particulier client final le service sera gratuit ou payant, au choix du prestataire, en revanche ce dernier devra dans tous les cas s’acquitter auprès de Fujitsu d’un droit initial de 500 000 yens (près de 5 000 euros) et d’un forfait mensuel progressif d’au moins 400 euros par mois correspondant au traitement et stockage dans la base de données.

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Couplé aux réseaux sociaux (SNS) et à d’autres logiciels (évolution du poids, mesure du stress, exercices physiques, etc.), le service d’analyse de la peau peut aussi permettre de donner des conseils pour une meilleure hygiène de vie, souligne M. Ito. « Nous faisons cependant attention de ne pas empiéter sur le terrain de la médecine », précise-t-il, ce programme dermatologique ne remplaçant en effet pas une consultation auprès d’un spécialiste pour des troubles qui peuvent être graves, tels que des mélanomes.

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Les données recueillies (sans l’identité des personnes) sont conservées dans une base de données qui permettra aussi des analyses comparatives sur un large échantillon d’individus. Pour commencer, Fujitsu a demandé à ses employés et surtout aux femmes de prêter leur visage, récoltant ainsi plusieurs centaines de cas. Il lui faudra cependant encore optimiser la base pour les hommes et l’adapter ensuite aux peaux occidentales avant de proposer le service éventuellement en Europe et aux Etats-Unis, après une partie de l’Asie.

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Si les Japonaises sont très soucieuses pour leur peau, leurs congénères hommes, eux, ont peur que leur tour de taille n’enfle et que leur tête ne se déplume. Le smartphone ne peut apparemment encore rien pour la calvitie (du moins au Japon), mais il permet en revanche de contrôler son poids, une obligation dans l’archipel où, malgré un taux de surpoids et obésité inférieur à ceux constatés en Occident, les autorités s’inquiètent d’une dérive due à une alimentation plus grasse et sucrée entraînant une augmentation des maladies cardio-vasculaires et dépenses de soins.

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Il existe ainsi une flopée d’applications pour suivre scrupuleusement l’évolution de son poids et aider à rectifier une courbe un peu trop ascendante. Omron et Tanita, fabricants de pèse-personnes, tensiomètres, podomètres et autres instruments de mesures physiques associent désormais à leurs instruments des applications pour smartphones et PC ainsi que des services en ligne pouvant aller jusqu’à des prestations de conseils par des diététiciens.

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Des entreprises comme NEC ou Hitachi proposent en outre aux entreprises des services informatiques de suivi de la condition physique (notamment du poids) de leurs employés, ce qui est généralement plutôt bien perçu par les intéressés.

Source : Clubic

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