Lieux et créatures étranges du Japon

Ah… visiter le Japon, découvrir ses temples, ses monuments, ses geishas, sa gastronomie, son mont Fuji, son Atlantide, ses monstres du Loch Ness, son yéti …. Hein? Oui, vous avez bien lu : j’ai été moi aussi surpris d’apprendre qu’existent au Japon beaucoup d’endroits marqués par l’étrange et le mystère. Les amateurs de paranormal seront ravis, les sceptiques (j’en fais partie) hausseront les épaules. Mais voilà en tout cas une façon assez originale et insolite de visiter le Japon.

Le monument de Yonaguni, l’Atlantide japonaise (îles Ryukyu)

image du monument de Yonaguni

Commençons notre voyage à l’extrémité sud-ouest du Japon, dans la petite île de Yonaguni (archipel des Ryukyu). Y fut découvert en 1985 une  structure sous-marine d’origine apparemment humaine : escaliers, formes géométriques et à angles droits, route avec muret en pierre et même traces d’une écriture inconnue ! La région ayant été immergée il y a plus de 10 000 ans, le monument de Yonaguni précéderait de plusieurs milliers d’années les premières grandes civilisations d’Egypte et de Mésopotamie. De quoi bouleverser tout ce qu’on croyait savoir sur l’histoire des civilisations et accréditer la thèse d’une Atlantide du Japon, surtout que d’autres structures sous-marines elles aussi très anciennes et d’origine apparemment humaine ont été identifiées aux îles Kerama (Japon, nord de Yonaguni) et Penghu (Taïwan).

Mais les formations d’origine naturelle aux formes géométriques et apparemment régulières ne sont pas rares. Le monument de Yonaguni est en plus formé de grès, roche mal adaptée à la construction et qui se casse facilement, surtout avec les déplacements de plaques de l’écorce terrestres fréquents dans cette région. Enfin des datations au carbone 14 en 2007 ont estimé que le monument de Yonaguni était à l’air libre il y a un peu plus de 2000 ans : il serait donc beaucoup plus récent qu’on ne croit.

Issie, le cousin japonais du monstre du Loch Ness (sud de Kyushu)

statue de Issie au bord du lac Ikeda

Traversons l’archipel des Ryukyu et abordons le sud de l’île de Kyushu : le lac Ikeda (préfecture de Kagoshima) y abriterait une étrange créature nommé Issie. Elle fut observée le 3 septembre 1978, quant une vingtaine de personnes réunies au bord du lac aperçurent deux grandes bosses hautes de plusieurs mètres se déplaçant à la surface du lac. Cette bête aurait été ensuite prise en photo le 16 décembre 1978 et filmée bien plus tard le 4 janvier 1991. Ce film passa même à la télévision.

Film et photos malheureusement perdus à part des copies circulant sur le Net à l’origine douteuses. Du coup l’aspect général de cet animal serait assez flou : il ferait entre 10 et 20 mètres de long et porterait deux bosses sur le dos. Il devrait théoriquement faire partie de toute une espèce regroupant de nombreux individus qui déborderaient littéralement du lac Ikeda. Ce lac abrite par contre des anguilles de plus de deux mètres de long : Issie est peut-être une de ces anguilles dont la taille par mauvaise visibilité a été exagérée. Un canular est aussi possible.

Hibagon, le yéti japonais (sud de Honshu)

Prenons la direction du nord et abordons le sud de l’île de Honshu pour partir sur les traces d’une autre créature insolite, Hibagon, animal similaire au yéti qui se manifesta dans la région du mont Hiba (préfecture de Hiroshima) de 1970 à 1982 . Les observations, irrégulières mais nombreuses, permirent d’en dresser un portait-robot précis : hauteur de 1,5 à 2 mètres, nez retroussé, fourrure de couleur brune, visage de couleur brun-chocolat, odeur pestilentielle. Détails insolites : il se manifesta souvent à proximité d’endroits habités (routes, champs, maisons) mais fuyait la présence directe des humains et se déplaçait parfois debout comme un homme.

Animal inconnu voire homme sauvage? Hibagon devrait alors faire partie de toute une espèce qui n’aurait pas pu rester cachée dans la région du mont Hiba jusqu’à maintenant. A part quelques empreintes, Hibagon ne laissa d’ailleurs aucune trace matérielle et les photos qui furent prises sont toutes assez floues. En voici une prise le 15 août 1974 au bord d’une route le montrant de dos :

photo de Hibagon de dos prise le 15 août 1974

Hibagon peut avoir été d’abord un ours ou un singe dressés sur leurs pattes arrières mal observés et interprétés à tort comme une créature inconnue. Ensuite multiplications des observations erronées car influencées par la rumeur sur un animal mystérieux, rumeur qui a pu aussi donner l’idée de monter un canular.

L’Arche d’alliance des Hébreux au mont Tsurugi (Shikoku)

le mont Tsurugi au Japon abriterait l'ancienne Arche d'Alliance et serait le repaire de mystérieux serpents géants

Prenons la direction du sud, traversons Honshu, débarquons sur l’île de Shikoku et allons au mont Tsurugi (préfecture de Tokushima) qui abriterait ni plus ni moins que l’ancienne Arche d’Alliance des Hébreux. Comment aurait-elle donc pu se retrouver au Japon ? Eh bien parce que le peuple japonais descendrait justement des Hébreux, plus exactement d’une des 10 tribus perdues d’Israël, déportées en Assyrie après la conquête d’Israël en -722 et dont on a ensuite perdu la trace.

Les défenseurs de cette théorie s’appuient sur de nombreux et étranges points communs entre les deux cultures dont des similitudes entre la Bible et le Kojiki, livre de la mythologie japonaise. C’est en s’appuyant sur ce dernier point que Masanori Takane (1883-1959), enseignant spécialiste en littérature, conclut que l’ancienne Arche d’Alliance devait être cachée dans le mont Tsurugi. Takane y commença des fouilles en 1936 et fut imité en 1952 par un ancien amiral de marine, Eisuke Yamato. Tous deux auraient découverts des tunnels artificiels, couloirs en marbre, momies … mais auraient ensuite mis fin à leurs recherches sans raison apparente. Toute fouille ultérieure fut ensuite interdite suite à la création du parc national du mont Tsurugi en 1964.

Si Takane et Yamato, après des années de fouille, ne trouvèrent pas l’Arche d’Alliance c’est parce qu’elle ne s’y trouvait probablement pas : voilà peut-être tout simplement pourquoi ils arrêtèrent leurs fouilles, à moins qu’ils se soient trouvé à court de financement. Quant à la soi-disant origine hébraïque des Japonais, rien dans l’Histoire du Japon ne la confirme. Les traits culturels apparemment communs ne doivent pas faire oublier les énormes différences entre les deux civilisations et peuvent très bien s’expliquer par le hasard ou les archétypes communs à toutes les cultures du monde.

Les serpents géants du mont Tsurugi

Autre faits étranges liés au mont Tsurugi : il serait le repaire de serpents géants. Un animal de ce genre aurait en tout cas été vu le 26 mai 1973 par un groupe de bûcherons qui estimèrent sa longueur à 10 mètres. Cette affaire aurait provoqué un début de panique, surtout après que d’autres témoignages similaires furent rapportés. Une expédition lancée le mois suivant découvrit ce qui paraissait être une piste de la créature.

D’autres serpents énormes auraient été vus plus tard dans d’autres régions du Japon. Leur longueur rapportée allant jusqu’à 10 mètres n’a pourtant rien d’insolite en soi : elle correspond à celle d’espèces comme le grand anaconda ou le python réticulé. Mais ces animaux ne se rencontrent pas au Japon : le plus grand serpent y vivant ne dépasse pas une longueur de 3 mètres et en plus ne vit pas dans la région du mont Tsurugi.

Ces observations rapportées peuvent avoir été d’authentiques serpents exotiques de grandes tailles échappés d’élevages ou de commerces dont la taille a pu être exagérée par les témoins.

La Mer du diable ou le Triangle des Bermudes nippon (sud-est du Japon)

localisation de la mer du diable au sud-est des côtes japonaises

Quittons les terres et aventurons-nous dans la zone maritime dite de la Mer du Diable s’étendant au sud-est du Japon jusqu’à Iwo Jima et Marcus Island qui serait l’équivalent du Triangle des Bermudes. C’est en tout cas ce qu’écrivait l’auteur américain Charles Berlitz dans Le Triangle des Bermudes (1974) : d’après lui cette zone était redoutée depuis longtemps par les pêcheurs et 9 bateaux y disparurent de façon insolite de 1950 à 1954 : le gouvernement japonais lança alors une expédition scientifique pour éclaircir ce mystère. L’expédition était embarquée sur le Kaiyo Maru qui disparut lui aussi subitement suite à quoi les autorités japonaises déclarèrent l’endroit zone dangereuse.

L’article que la Wikipédia anglophone consacre à ce mystère affirme que les navires disparus étaient des petits bateaux de pêche et que certains d’entre eux disparurent en dehors du Triangle du Diable. Le Kaiyo Maru aurait lui été victime d’une éruption volcanique. Bref des drames de la mer qui peuvent s’expliquer par les conditions météorologiques, les erreurs humaines ou l’ensemble des dangers liés à la navigation maritime : rien d’insolite ou d’étrange.

Les Japonais à qui j’ai parlé de la Mer du Diable ont d’ailleurs tous faits des yeux ronds et affirmés n’avoir jamais entendu parler de ça.

Le Takitaro, un mystérieux poisson géant (nord-ouest de Honshu)

dessin du Takitaro

Retour sur terre sur les traces d’une nouvelle créature insolite au nord-ouest de Honshu dans la préfecture de Yamagata : le lac Otori y serait en effet le repaire d’un poisson géant appelé le Takitaro.

Cet animal est bien intégré au folklore de la région : les habitants penseraient en effet depuis longtemps qu’un ou plusieurs gros poissons vivent dans ces eaux, attaquant à l’occasion bateaux de pêche ou animaux s’approchant trop près du lac.
Le Takitaro aurait été aperçu en 1982, photographié en 1983 et même repéré au sonar en 1985. Sa taille rapportée estimée jusqu’à 3 mètres de long n’est pourtant pas si insolite car certaines grandes espèces de poisson peuvent en effet dépasser les 2 mètres. Mais elles ne vivent pas dans le lac Otori et certaines ne se rencontrent même pas en Asie : auraient-elles pu être introduites dans le lac Otori par des acheteurs souhaitant s’en débarrasser ou par des mordus de pêche ?

La tombe de Jésus-Christ au Japon (nord de Honshu)

la présumée tombe de Jésus Christ au JaponContinuons notre voyage jusqu’à l’extrême nord de Honshu pour y visiter dans le village de Shingo (préfecture de Aomori) la tombe de Jésus Christ. On y trouve un musée expliquant que, d’après de très anciens document découverts en 1935, Jésus serait allé au Japon dans sa jeunesse pour y étudier la religion japonaise. Reparti ensuite en Judée pour y commencer sa prédication racontée dans les Évangiles, il n’est pas mort crucifié et repartit ensuite s’installer au Japon, se maria avec une japonaise nommée Myuko de qui il eut 3 enfant et mourut plus que centenaire. Le musée présenterait des preuves historiques dont la plus importante est un testament en japonais écrit soi-disant de la main même de Jésus !

L’idée d’une vie cachée de Jésus derrière l’histoire officielle des Évangiles n’est pas si insolite que ça : Gérald Messadié dans L’Homme qui devint Dieu (1988) défendait ainsi l’hypothèse – et je dois dire avec des arguments solides – que Jésus n’était pas mort crucifié et aurait été plus tard inhumé au Cachemire. On a aussi vu des points communs entre les idées défendues par Jésus et le bouddhisme.

Mais de là à affirmer qu’il aurait fait 2 fois le voyage au Japon comme s’il s’agissait d’un banal voyage en avion, il y a quand même un très grand pas. Son fameux testament n’a d’ailleurs pas pu être écrit il y a 2000 ans car l’écriture était à cette époque inconnue au Japon et il n’a pas pu non plus être écrit en japonais car la région de Aomori était  un territoire aïnou. Bref tout ça semble relever du canular monté par pur intérêt touristique.

Kusshi, le monstre du lac Kussharo (Hokkaïdo)

le lac Kussharo au Japon ou le repaire présumé d'une mystérieuse créature aquatique

Abordons l’île de Hokkaïdo pour la dernière étape de notre voyage dans les endroits étranges du Japon à la rencontre de Kusshi, un animal aquatique qui hanterait le lac Kussharo (est de Hokkaïdo).

Les Aïnous parlaient déjà de serpents géants peuplant le lac mais cette bête fit vraiment parler d’elle à partir des années 70, époque à laquelle elle fut aperçue et photographiée plusieurs fois. En septembre 1974,  des équipes de télévision et des plongeurs affirmèrent aussi avoir pu repérer l’animal au sonar et le photographier. Les observations ont continué et on verrait encore de temps en temps Kusshie de nos jours. Portrait-robot du suspect : longueur de 10 à 20 mètres, couleur brun foncé, long cou, tête semblable à celle d’un cheval affublée de cornes similaires à celles d’une girafe. Le problème est qu’un animal de cette taille devrait en théorie faire partie de toute une espèce de individus qui aurait été identifiée depuis longtemps. L’eau très acide du fait de gaz d’origine volcanique rend d’ailleurs le lac Kussharo mal adapté à la vie aquatique. Enfin aucune des nombreuses photos prises n’est d’excellente qualité et elles font vite penser à des faux : voire ces photos en ligne sur Cryptomundo.

Des cerfs ou des chevaux vus en train de nager pourraient être à l’origine des observations de Kusshi et expliqueraient d’ailleurs ses fameuses cornes qui seraient en fait celles d’un cerf. On peut aussi avoir affaire à un canular monté pour booster le tourisme autour du lac Kussharo.

Sources :

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