Le nombre de résidents étrangers au Japon a enregistré en 2011 une nette baisse, et ce pour la troisième année consécutive. Les étrangers résidant au Japon étaient en effet au nombre de 2 079 000 au 31 décembre 2011, soit une baisse de 56000 personnes par rapport à l’année 2010. Mauvaise nouvelle, au moment où le Japon connaît en même temps une baisse de sa population à cause d’une natalité insuffisante (le taux de fécondité remonte cependant régulièrement chaque année depuis 2005 mais pas assez pour compenser le nombre de décès). C’est à Tokyo que cette baisse a été en valeur absolue la plus importante (12000 étrangers en moins sur 406 000).
La cause de cette baisse du nombre de résidents étrangers au Japon a été mise par les autorités japonaise sur le compte de la catastrophe de mars 2011, l’accident nucléaire de Fukushima ayant poussé beaucoup d’étrangers à quitter le Japon. Dans les régions touchées par le séisme et le tsunami de mars 201, le nombre d’étrangers a en effet baissé de 14,3 %. Mais l’effet Fukushima ne peut pas être le seul en cause : le nombre d’étrangers a en effet baissé dans presque tout le Japon (il n’a augmenté que dans les préfectures de Miyazaki, Kagoshima et Okinawa) et il avait déjà baissé en 2009 et en 2010, donc bien avant la catastrophe de Fukushima.
Autre raison possible : la cherté du yen qui coûte de plus en plus cher aux entreprises souhaitant muter leurs salariés au Japon. Cependant si l’économie japonaise était très dynamique, les entreprises souhaitant s’y installer et y muter leurs salariés le feraient même malgré un yen cher. Cette baisse du nombre d’étrangers pourrait donc d’expliquer aussi par les problèmes économiques du Japon, le marché japonaise étant moins attractif. De là à déclarer que cette baisse du nombre d’étrangers révèle que le Japon est en décomposition et en voie de sous-développement, il n’y qu’un pas que certains esprits franchiront probablement sans problème. Mais le soi-disant déclin du Japon est un mythe. Beaucoup de pays développés connaissent d’ailleurs des problèmes économiques et sociaux autant sinon plus graves que le Japon.
Autre raison économique pouvant expliquer cette baisse du nombre d’étrangers : certains d’entre eux peuvent être originaires de pays émergents dont la forte croissance économique peut les encourager à rentrer au pays. J’ai en tête l’exemple du Brésil dont le PIB a dépassé celui de la Grande-Bretagne cette année et dont beaucoup de ressortissants vivent au Japon (267 000 en 2009). D’après un reportage vu récemment sur le web (je n’en ai malheureusement pas gardé les références), un tiers de ces Brésiliens résidant au Japon seraient déjà rentrés ou souhaiteraient rentrer dans leur pays pour profiter de son boom économique.