Un aspect important des religions pratiquées au Japon est l’absence d’une religion dominante exigeant une pratique exclusive. Les Japonais pratiquent au contraire le syncrétisme entre les religions shintoïste et bouddhiste.
Le shintoïsme est la plus ancienne religion du Japon. Ses origines se perdent dans la nuit de la préhistoire. C’est une religion animiste et polythéiste dans laquelle l’Univers est peuplé d’une multitude de dieux ou entités supérieures appelés Kamis. On en compte plusieurs dizaines de millions qui sont présents un peu partout dans la nature : une rivière, une montagne, une forêt peuvent avoir leur kamis. Certains hommes considérés comme exceptionnels peuvent après leur mort être considérés comme des kamis : c’est le cas de l’amiral Togo vainqueur de la flotte russe en 1905 qui a son temple dans le quartier de Harajuku à Tokyo.
Les temples shintos sont appelés Jinjas. L’entrée en est marquée par un portail rouge (torii). Des bandes des papiers pliées en zigzag et des cordes de chanvre tressées sont là pour rappeler la présence du kami. A l’entrée du temple proprement dit se trouve une louche avec laquelle les fidèles peuvent se purifier les mains et la bouche avant d’adresser leur prière au kami : sonnez deux fois dans une cloche, tapez deux fois dans vos mains et adressez votre prière (silencieuse).
Les temples shintos étant à ciel ouvert la prière se fait en public : si vous visitez un temple shinto vous aurez l’occasion de voir prier aussi bien des jeunes gens habillés de façon très branchée que des employés de bureau en costume-cravate et mallette. Cette pratique religieuse est peut-être le meilleur exemple du mélange entre tradition et modernité au Japon.
Le temple shinto est gardé et entretenu par des prêtres et par leurs assistant(e)s auprès desquels les fidèles peuvent acheter des amulettes destinées à conjurer le mauvais sort et à apporter la réussite.
Dans ces temples peuvent être célébrés des mariages selon la tradition shintoïste. L’atmosphère en est très particulière avec notamment une musique lancinante assez éloignée des mariages à l’occidentale.
On peut trouver aussi bien des temples shintos de taille très imposante comme le Meiji-Jingu de Tokyo que des minuscules temples limités à quelques mètres carrés de superficie.
Autre religion importante au Japon : le bouddhisme arrivé dans l’archipel japonais au VIème siècle via la Chine et qui comporte plusieurs écoles apparues au fil des siècles. Par exemple, la tendance Shingon introduite de Chine au début du XIème siècle et dont le siège est sur le mont Koya (Sud-Ouest de Osaka).
Contrairement au bouddhisme traditionnel affirmant que l’Homme a besoin d’un cycle de plusieurs réincarnations pour accéder à la révélation, le bouddhisme zen affirme qu’un bon croyant peut atteindre cette révélation au cours de sa vie. Cette révélation s’appelle le Satori. Contrairement à l’image de cool attitude qui lui est parfois associée, le zen implique une pratique très exigeante et très rigoureuse.
La grande majorité des cérémonies funéraires du Japon se fait selon le rite bouddhiste.
Le Japon recense plusieurs milliers de temples bouddhistes dont certains très connus comme le Senso-Ji de Tokyo (quartier de Asakusa) et surtout ceux de Kyoto : Kinkaku-Ji, Ginkaku-Ji, Myoshin-Ji.
Le christianisme au Japon est apparu au XVIème siècle amené par des missionnaires portugais. Le shogun Tokugawa mit un terme brutal à l’expansion du christianisme au Japon au début du XVIIème siècle en interdisant les missions puis en persécutant les chrétiens japonais. Le retour à la tolérance religieuse au XIXème siècle ne vit pas à une conversion massive des Japonais : actuellement moins de 5% d’entre eux seraient chrétiens. Cette faible implantation se voit dans le paysage : en traversant le Japon, vous aurez très peu voire pas du tout l’occasion de voir des églises.
Cette énumération des différentes religions du Japon ne doit pas cacher une particularité de la pratique religieuse des Japonais : le syncrétisme. L’immense majorité des Japonais pratiquent en effet les religions shintoïste et bouddhiste en même temps : ils peuvent se marier dans un temple shinto, aller prier dans différents temples shintos au cours de leur vie selon la « spécialité » (réussite aux examens, réussite professionnelle …) à laquelle est associée tel ou tel temple, faire appel à des bonzes (moines bouddhistes) pour organiser les funérailles des membres de leur famille. De même il n’est pas rare que les familles japonaises aient chez elles un temple shinto et un temple bouddhiste.